Germain Nouveau - Cantique à la reine II (in "La doctrine de l'amour")
Aimez : l'amour vous met au cœur un peu de jour ;
Aimez, l'amour allège ;
Aimez, car le bonheur est pétri dans l'amour
Comme un lys dans la neige !
L'amour n'est pas la fleur facile qu'au printemps
L'on cueille sous son aile,
Ce n'est pas un baiser sur les lèvres du temps :
C'est la fleur éternelle.
Nous faisons pour aimer d'inutiles efforts,
Pauvres cœurs que nous sommes !
Et nous cherchons l'amour dans l'étreinte des corps,
Et l'amour fuit les hommes !
Et c'est pourquoi l'on voit la haine dans nos yeux
Et dans notre mémoire,
Et ce vautour ouvrir sur notre front soucieux
Son affreuse aile noire ;
Et c'est pourquoi l'on voit jaillir de leur étui
Tant de poignards avides ;
Et c'est pourquoi l'on voit que les cœurs d'aujourd'hui
Sont des sépulcres vides.
Voici l'éternel cri que je sème au vent noir,
Sur la foule futile ;
Tel est le grain d'encens qui fume en l'encensoir
De ma vie inutile.
Aimez, l'amour allège ;
Aimez, car le bonheur est pétri dans l'amour
Comme un lys dans la neige !
L'amour n'est pas la fleur facile qu'au printemps
L'on cueille sous son aile,
Ce n'est pas un baiser sur les lèvres du temps :
C'est la fleur éternelle.
Nous faisons pour aimer d'inutiles efforts,
Pauvres cœurs que nous sommes !
Et nous cherchons l'amour dans l'étreinte des corps,
Et l'amour fuit les hommes !
Et c'est pourquoi l'on voit la haine dans nos yeux
Et dans notre mémoire,
Et ce vautour ouvrir sur notre front soucieux
Son affreuse aile noire ;
Et c'est pourquoi l'on voit jaillir de leur étui
Tant de poignards avides ;
Et c'est pourquoi l'on voit que les cœurs d'aujourd'hui
Sont des sépulcres vides.
Voici l'éternel cri que je sème au vent noir,
Sur la foule futile ;
Tel est le grain d'encens qui fume en l'encensoir
De ma vie inutile.