la cour des grands (poemes)

A la plus belle Nul ne l'a vue et, dans mon coeur, Je garde sa beauté suprême ; (Arrière tout rire moqueur !) Et morte, je l'aime, je l'aime. J'ai consulté tous les devins, Ils m'ont tous dit : " C'est la plus belle ! " Et depuis j'ai bu tous les vins...

A ma belle lectrice Oh ! Votre voix sonnait brève, lente ou pressée, Suivant les passions et les rhythmes divers, Puis, s'échappant soudain légère et cadencée, Sautait, comme un oiseau, sur les branches du vers ! Moi - j'écoutais - perdu dans de lointains...

En ce jour de fête nationale belge... L'amour de la Patrie est le premier amour Et le dernier amour après l'amour de Dieu. C'est un feu qui s'allume alors que luit le jour Où notre regard luit comme un céleste feu ; C'est le jour baptismal aux paupières...

Mes souvenirs sont si nombreux Que ma raison n'y peut suffire. Pourtant je ne vis que par eux, Eux seuls me font pleurer et rire. Le présent est sanglant et noir ; Dans l'avenir qu'ai-je à poursuivre ? Calme frais des tombeaux, le soir !... Je me suis...

Faut-il qu'incessamment passionné je traîne Les rigoureux liens de l'amour qui me gêne, Et que sans espérer de me voir en repos Je loge le souci pour toujours en mes os, Que lamentant en vain mon malheur je soupire, Sans pouvoir m'alléger en mon cruel...

On dirait ton regard d'une vapeur couvert ; Ton oeil mystérieux (est-il bleu, gris ou vert ?) Alternativement tendre, rêveur, cruel, Réfléchit l'indolence et la pâleur du ciel. Tu rappelles ces jours blancs, tièdes et voilés, Qui font se fondre en pleurs...

Amour, tu es aveugle et d'esprit et de vue, De ne voir pas comment ta force diminue, Ton empire se perd, tu révoltes les tiens, Faute de ne chasser une infernale peste Qui fait que tout le monde à bon droit te déteste, Pour ne pouvoir jouir sûrement de...

Silence et nuit des bois Il est plus d'un silence, il est plus d'une nuit, Car chaque solitude a son propre mystère : Les bois ont donc aussi leur façon de se taire Et d'être obscurs aux yeux que le rêve y conduit. On sent dans leur silence errer l'âme...

Qu'on puisse oublier ce qu'on aime Qu'on puisse oublier ce qu'on aime, Et qu'un fatal éloignement Ebranle le coeur d'un amant ; Non, cela ne se peut, j'en juge par moi-même. Je songe à mon Iris et la nuit et le jour ; Je soupire après son retour, Et je...

Lucie Élégie Mes chers amis, quand je mourrai, Plantez un saule au cimetière. J'aime son feuillage éploré ; La pâleur m'en est douce et chère, Et son ombre sera légère À la terre où je dormirai. Un soir, nous étions seuls, j'étais assis près d'elle ;...